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29 septembre au 6 octobre 2007
MIGRANCES 2007
Echanges, débats, concerts, expositions, projections, ....
 
MIGRANCES 2007 se déroulera du 29 septembre au 6 octobre 2007, mobilisera des hommes et des femmes libres et engagés, intellectuels, artistes, militants associatifs, syndicalistes, qui ne veulent pas s’accommoder de cette évolution inacceptable de l’état du monde et des rapports entre les peuples.

Ils convergeront vers la capitale malienne, Bamako où l’accompagnement des retournés de Ceuta et Melilla, par le FORAM, s’est traduit par la création de l’Association "RETOUR-TRAVAIL-DIGNITE".

DES IDÉES ET DES INITIATIVES

POUR

LA DIGNITÉ DES MIGRANTS AFRICAINS

contraints a la clandestinité

La mobilisation qui aura lieu en Afrique, en Europe et dans le monde conduira, vers Bamako, des participants dont 101 artistes, intellectuels et militants associatifs du charter qui évoquera la première expulsion de Maliens qui annonçait le durcissement des politiques migratoires en France. Ils seront accueillis à Bamako par des expulsés, des artistes, des intellectuels et des militants pour rappeler que l’Afrique veut et peut s’ouvrir d’elle-même à un monde où l’homme n’est pas un loup pour l’homme et au commerce quand celui-ci est solidaire et équitable.

Cette manifestation sera ponctuée de rencontres, d’échanges et débats, de manifestations culturelles, création et expositions, de Concerts, d’un Cinéma militant

1 Objectif global

MIGRANCES 2007 s’inscrit dans un environnement marqué par l’avènement au pouvoir, en France, d’une droite libérale et décomplexée qui fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité sans que l’Afrique et plus particulièrement les candidats à l’émigration aient droit à la parole. Par leurs témoignages et un diagnostic rigoureux de la relation entre le local et le global, les participants devront contribuer à soustraire la problématique des migrations africaines des interprétations biaisées qui servent à légitimer la criminalisation et la répression.

MIGRANCES 2007 s’inscrit au-delà de la France, dans un contexte où l’Union Européenne tente de surmonter la crise du Non à la Constitution en essayant de prendre en compte les appréhensions et les réticences des citoyens européens. Mais elle ignore celles des Africains – gouvernants et gouvernés – par rapport à la même logique néolibérale dont relèvent, entre autres, les accords de partenariat économique (APE). Les participants contribueront à l’identification et l’approfondissement de l’analyse des causes des départs et à anticiper celles qui à l’instar des APE risquent d’aggraver la situation.

MIGRANCES 2007 s’inscrit, enfin, au Mali comme dans d’autres pays africains au début d’une nouvelle magistrature au cours de laquelle les dirigeants élus vont devoir gérer les conséquences des politiques migratoires européennes faites de tris, d’expulsions souvent musclées et d’humiliations, envers leurs ressortissants. Les artistes, intellectuels et militants donneront le maximum d’écho à cette réalité en jouant leur rôle de voix des sans-voix.

2 Objectifs immédiats

MIGRANCES 2007 vise à court terme à :

♦ Démontrer que l’invisibilité économique et la clandestinité sont consubstantielles à l’économie de marché dont la mise à plat est indispensable dans la compréhension et la recherche de solutions justes et durables à l’hémorragie migratoire.

♦ Mettre en lumière le lien entre l’asymétrie des rapports de force entre l’Europe et l’Afrique comme étant l’une des principales causes des migrations africaines.

♦ Évaluer le coût humain, social et politique de la violence policière et militaire au nom de la lutte contre l’émigration clandestine.

♦ Explorer et proposer des réponses novatrices, génératrices d’emplois et de revenus qui articulent l’économie, l’environnement, la culture et le droit des peuples à disposer de leurs ressources ;

♦ Proposer des voies et moyens de la renégociation des accords commerciaux (agriculture, pêche, commerce, ressources naturelles et minières …)


MIGRANCES 2007

I. Le Contexte

1.1 L’Afrique : un miroir ainsi qu’un énorme défi

Des hommes et des femmes, des idées et des initiatives crédibles peuvent, à partir d’une vision concertée des relations Nord-Sud sauver des vies humaines et rendre justice aux Africains qui sont aujourd’hui contraints à émigrer vers l’Europe, dans la clandestinité. Stigmatisés, criminalisés et acculés chaque jour davantage, ils empruntent des voies qui mènent souvent à la mort quand ils ne sont pas arrêtés, emprisonnés et malmenés comme ce fut le cas à Ceuta et Melilla, en septembre et octobre 2005. Dix mois plus tard, les statistiques rendaient compte du naufrage de plus de quatre mille personnes qui se dirigeaient vers les Îles Canaries du fait du verrouillage de la frontière maroco-espagnole. L’oubli et le silence dont celui coupable de l’Afrique tendent à l’emporter sur l’indignation, le refus et la solidarité.

Un jour, l’humanité pourra avoir sur la conscience de cette nouvelle page sombre de son histoire qui est en train de s’écrire au nom de la lutte contre l’émigration clandestine, qui n’est que déni du droit de certaines catégories d’humains, à la liberté de circulation. Elle est sélective et, la plupart du temps, dirigée contre ceux et celles que la logique du marché exclut et qui sont sans repères, sans voix, sans droit, ni perspectives d’avenir. Appauvris dans leurs pays d’origine, dessouchés et désemparés par des politiques économiques erronées et destructrices, ils partent souvent malgré eux, sans carte, ni boussole vers des destinations où ils espèrent trouver du travail ainsi qu’une vie meilleure.

Ce phénomène mondial que l’on peut observer partout où des pôles de concentration de richesses se créent et contrastent avec une misère parfois effroyable, revêt une dimension particulièrement dramatique à la frontière Sud de l’Europe, là où celle-ci fait face à l’Afrique et sa jeunesse en quête de justice, de vérité et d’avenir.

Contrairement à la situation plus ou moins bien documentée et médiatisée des immigrés qui sont contraints à vivre dans la clandestinité au sein de l’Europe, le versant Sud reste mal éclairé et, de ce fait, une zone de non droit. Les événements sanglants de Ceuta et Melilla où quatorze personnes ont été tuées, dont certaines par balles, ont levé le voile sur certains aspects de la clandestinité sans pour autant contribuer à une compréhension du phénomène qui inspire le respect des droits et la dignité des hommes et des femmes qui sont en situation. Le discours dominant s’est, au contraire, saisi des événements de Ceuta et Melilla pour justifier la criminalisation de l’émigration en une répression de plus en plus aveugle.

L’accueil, l’écoute et l’accompagnement des expulsés maliens de Ceuta et Melilla par le Forum pour un Autre Mali (FORAM) au Centre Amadou Hampâté BA (CAHBA), participent aujourd’hui à l’indispensable construction d’une pensée africaine des migrations vers l’Europe.

Les journées commémoratives de ces événements qui ont eu lieu, du 29 septembre au 7 octobre 2006, à Bamako (Mali) ont été l’occasion de souligner avec force le lien entre les récentes vagues migratoires vers l’Europe qui datent des années 90 et les politiques néolibérales imposées aux pays d’origine des migrants au nom de la croissance et la compétitivité.

La communauté internationale et plus particulièrement l’Union Européenne et ses pays membres qui font de la lutte contre l’émigration clandestine une priorité, continuent d’occulter cette relation de cause à effet entre mondialisation subie et exil. Ils privilégient la piste des réseaux des passeurs et des trafiquants d’être humains qui, en réalité, ne doivent leur existence et leur fortune qu’à l’absence de perspectives pour la grande majorité des candidats au départ.

Volontaristes jusqu’à l’aveuglement, les pays riches sont surtout soucieux de réformer l’Afrique, non pas pour et avec les Africains comme ils le prétendent, mais de manière à l’arrimer, à leur avantage, à une économie capitaliste dont ils font partie des gagnants. Injuste et autoritaire dans ses rapports avec le continent noir, l’Union Européenne et ses pays membres estiment également qu’ils ont le droit de trier ceux dont ils ont besoin pour leur prospérité et d’assigner à résidence les non rentables, les non solvables, sans se soucier véritablement des conséquences psychologiques, sociologiques et politiques d’un tel comportement. Elle aurait pu s’en laver les mains si elle n’était pas si impliquée dans le choix, le financement et le contrôle des politiques économiques mises en œuvre en Afrique, sans oublier son influence sur ses dirigeants. Les relations entre la France, l’un des membres fondateurs de l’Union Européenne, et ses anciennes colonies d’Afrique sont la parfaite illustration de cette aberration ainsi que des contradictions et des tensions qu’elle engendre. Autant les récentes migrations africaines vers l’Europe traduisent l’échec des politiques néolibérales imposées par les pays riches et industrialisés, autant leur traitement répressif rend compte de la domination et l’arbitraire de ces mêmes pays.

L’Afrique, à défaut d’être un champion dans la mondialisation marchande, est en cela un miroir qui met à nu ses dérives et ses abus.

Aussi, peut-elle passer de la position de parent pauvre et de paria qui lui colle à la peau pour non compétitivité, à celle de symbole et de défi majeur à un système qui est plus prompt à appauvrir, à affamer la grande majorité des Africains qu’à unir, à nourrir et à respecter la vie.

1.2 Invisibilité, inutilité, clandestinité.

"Personne ne veut de nous" relève un jeune Malien de retour de Ceuta. Un autre ajoute -terrible sentiment pour des jeunes qui ont droit à l’espoir- que "Ceux qui sont morts dans le désert ou en mer sont, en définitive, des chanceux parce qu’ils n’auront pas à trimballer toute leur vie, le fardeau de la honte "

Mais, qui voit et entend véritablement ces millions d’hommes, de femmes et d’enfants des régions déshéritées du monde dont l’Afrique qui meurent de faim, de soif, de maladie mais aussi de honte, celle des initiatives avortées, des batailles perdues ? Ceux qui décrètent l’oubli, pour taire les crimes qui pourraient ralentir leur élan dans la conquête de parts de marché, ont le vent en poupe.

Savoir entendre un cœur qui bat, reconnaître l’Humain, le respecter sans se demander ce qu’il coûte, ni ce qu’il rapporte, sont, en effet, les premières et véritables attentes de ceux et celles qui partent sur la pointe des pieds, marchent et vivent dans l’ombre, la peur et la honte. Nous pouvons assurément faire autrement et sauver l’Homme, tout l’Homme et cette planète où nous sommes tous des migrants.

Nous devons commencer par désencombrer les esprits et les cœurs de la culture de la haine et de la peur dont la droite et l’extrême-droite ont fait un mode de séduction des électeurs ainsi qu’un moyen privilégié de conquête du pouvoir. L’Afrique aura été l’une des lignes de démarcation de la gauche et de la droite lors des dernières élections présidentielles et législatives françaises, sans pour autant avoir été convoquée et entendue. Lutter avec fermeté et humanité contre l’émigration clandestine sans prise en compte des facteurs historiques, macroéconomiques et politiques qui ont balisé la voie vers la France et l’Europe ne peut se faire que dans la violence. Le ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité Nationale et du Co-développement de la France qui prévoit d’expulser les personnes en situation irrégulière, au rythme de vingt cinq mille par an, n’aura pas à aller plus loin dans cette guerre contre des êtres souvent déconstruits et désemparés si, en amont, la France lâche du lest, s’immisce moins dans la vie politique en Afrique et abandonne l’imposition de politiques économiques dont elle ne veut pas répondre des conséquences.

Un nombre considérable de citoyens français, italiens et espagnols seraient de cet avis, si le discours mensonger et misérabiliste sur l’Afrique ne les empêchait pas de voir clairement et de comprendre les réalités de ce continent. Ceux qui le savent, reconnaissent que le drame qui se joue en pleine mer et sur les berges de la Méditerranée, n’est pas seulement africain, mais tout simplement humain. Comme L. Sossi le rappelle1 « Quatre années de silence sur les corps entraînés par l’eau, quelquefois repêchés et rejetés à la mer par les pêcheurs. Mais ce jour-là, il y avait quelque chose de différent dont on ne pouvait détacher le regard… Un enchevêtrement de corps, de vivants et de morts, là dans les eaux proches de l’île…À terre au petit port de l’île, on les place dans des sacs et c’est seulement à ce moment-là que quelqu’un s’est aperçu de la respiration d’une femme. L’image ressemble trop à un passé de l’Europe pour ne pas la faire tressaillir… Face à ces morts, peut-être parce qu’enchevêtrés aux vivants, on se découvre humain, fragile, blessé ».

1.3 L’indispensable retour à l’Humain.

C’est cette part d’humanité qu’il va falloir rechercher en chacun de nous, ainsi que dans les décombres d’un monde globalisé mais en réalité plus fragmenté que jamais par ceux-là mêmes, qui, après la chute du mur de Berlin, avaient laissé entendre que le monde allait enfin être libre et ouvert à tous. L’Afrique, pour sa part, apprend à travers le sort particulièrement dramatique de ses candidats à l’émigration vers les pôles de concentration des richesses, qu’il n’en est rien. Les pays riches sont habités et mûs, aujourd’hui comme hier, par la même volonté de gagner. Seule l’asymétrie des rapports de force leur permet de relever le défi de la compétitivité comme l’illustre le cas emblématique du coton africain. L’accélération de l’ouverture du continent au marché, selon les modalités et au rythme qu’ils imposent, s’est traduite par l’aggravation de sa vulnérabilité. La signature d’ici 2008 de l’Accord de Partenariat Economique (APE) avec l’Union Européenne, sur cette même base, sans l’adhésion de la majorité des Africains – gouvernants et gouvernés – ne pourra qu’aggraver la pauvreté, les conflits et l’hémorragie migratoire.

Toute harmonisation des politiques migratoires de ses pays membres dans ce contexte, relève de l’abus de pouvoir et de la violence politique, policière et militaire. Mais, les jeunes qui, dans leur quête d’Europe, meurent par milliers, dans l’indifférence générale, seront toujours plus nombreux à payer pour cette obstination des libéraux européens et les Etats d’Afrique qui acceptent de s’enfermer dans le rôle de bons élèves.

1.4 Le rôle des artistes, des intellectuels et de la société civile.

La gravité de la situation actuelle et des perspectives qui se profilent à l’horizon est telle que l’initiative de la réflexion et de la décision ne peut et ne doit en aucun cas être laissée aux seuls politiques européens qui, à travers le jeu des conditionnalités, savent imposer aux dirigeants et négociateurs africains des solutions contraires aux intérêts des plus vulnérables.

Le meilleur service qui puisse être rendu, dans le contexte actuel, à l’Afrique, en l’occurrence les jeunes, les femmes, les ruraux, est d’aller plus loin et plus vite dans l’éveil des consciences quant aux enjeux et aux coûts du libéralisme sauvage, difficilement contrôlable par une classe politique qui s’entredéchire pour le contrôle du pouvoir.

Une société civile critique et rigoureuse dans l’examen des causes internes et externes, historiques et macroéconomiques des maux du continent peut faire la différence. Elle est en construction depuis la création du Forum Social Africain (FSA), à Bamako, en 2002 et s’est consolidée à la faveur des forums nationaux, régionaux et mondiaux. Le Forum polycentrique de Bamako (janvier 2006) et le Forum social mondial de Nairobi (janvier 2007) auront été deux temps forts de ce processus au niveau continental. Cette mobilisation du mouvement altermondialiste pour une Afrique libérée de ses chaînes dans un ordre mondial plus juste et solidaire a besoin de lieux de débats de fond.

Les peuples d’Afrique, d’Europe et du monde qui n’ont aucun intérêt à vivre divisés, derrière des murs inventés et érigés par les forces du capitalisme mondialisé se doivent de continuer à réfuter un ordre planétaire dont la mobilité des capitaux, des biens et des services est le moteur tandis que celle de la majorité des êtres humains est entravée.

Aussi MIGRANCES 2007 se déroulera du 29 septembre au 06 octobre 2007, mobilisera t-elle des hommes et des femmes libres et engagés, intellectuels, artistes, militants associatifs, syndicalistes, qui ne veulent pas s’accommoder de cette évolution inacceptable de l’état du monde et des rapports entre les peuples. Ils convergeront vers la capitale malienne, Bamako où l’accompagnement des retournés de Ceuta et Melilla, par le FORAM, s’est traduit par la création de l’Association "RETOUR-TRAVAIL-DIGNITE".

Au sujet du rôle et de la responsabilité des artistes et des écrivains, Aimé Césaire écrit : « Oui, en définitive, c’est aux poètes, aux artistes, aux écrivains, aux hommes de culture qu’il appartient, brassant dans la quotidienneté des souffrances et des dénis de justice les souvenirs comme les espérances, de constituer les grandes réserves de foi, ces grands silos de force où les peuples, dans les moments critiques puisent le courage de s’assumer eux-mêmes et de forcer l’avenir. »

II) LES OBJECTIFS DE MIGRANCES 2007

2.1 Objectif global

MIGRANCES 2007 s’inscrit, en somme, dans un environnement marqué par l’avènement au pouvoir, en France, d’une droite libérale et décomplexée qui fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité sans que l’Afrique et plus particulièrement les candidats à l’émigration aient droit à la parole. Par leurs témoignages et un diagnostic rigoureux de la relation entre le local et le global, les participants devront contribuer, à soustraire la problématique des migrations africaines des interprétations biaisées qui servent à légitimer la criminalisation et la répression.

MIGRANCES 2007 s’inscrit au-delà de la France, dans un contexte où l’Union Européenne tente de surmonter la crise du Non à la Constitution en essayant de prendre en compte les appréhensions et les réticences des citoyens européens. Mais elle ignore celles des Africains – gouvernants et gouvernés – par rapport à la même logique néolibérale dont relèvent, entre autres, les accords de partenariat économique (APE). Les participants contribueront à l’identification et l’approfondissement de l’analyse des causes des départs et à anticiper celles qui à l’instar des APE risquent d’aggraver la situation.

MIGRANCES 2007 s’inscrit , enfin, au Mali comme dans d’autres pays africains au début d’une nouvelle magistrature au cours de laquelle les dirigeants élus vont devoir gérer les conséquences des politiques migratoires européennes faites de tris, d’expulsions souvent musclées et d’humiliations, envers leurs ressortissants. Les artistes, intellectuels et militants donneront le maximum d’écho à cette réalité en jouant leur rôle de voix des sans-voix.

2.2 Objectifs immédiats

MIGRANCES 2007 vise à court terme à :

♦ Démontrer que l’invisibilité économique et la clandestinité sont consubstantielles à l’économie de marché dont la mise à plat est indispensable dans la compréhension et la recherche de solutions justes et durables à l’hémorragie migratoire.

♦ Mettre en lumière le lien entre l’asymétrie des rapports de force entre l’Europe et l’Afrique comme étant l’une des principales causes des migrations africaines.

♦ Évaluer le coût humain, social et politique de la violence policière et militaire au nom de la lutte contre l’émigration clandestine.

♦ Explorer et proposer des réponses novatrices, génératrices d’emplois et de revenus qui articulent l’économie, l’environnement, la culture et le droit des peuples à disposer de leurs ressources ;

♦ Proposer des voies et moyens de la renégociation des accords commerciaux (agriculture, pêche, commerce, ressources naturelles et minières …)

III . LES ACTIVITÉS DE MIGRANCES 2007

Les activités qui contribuent à la réalisation des objectifs de MIGRANCES 2007 sont les suivantes. Elles ne sont pas exhaustives.

3.1 Contre les murs de la honte, des portes ouvertes

La mobilisation qui aura lieu en Afrique, en Europe et dans le monde conduira vers Bamako, des participants dont 101 artistes, intellectuels et militants associatifs du charter qui évoquera la première expulsion de Maliens qui annonçait le durcissement des politiques migratoires en France. Ils seront accueillis à Bamako par des expulsés, des artistes, des intellectuels et des militants pour rappeler que l’Afrique veut et peut s’ouvrir d’elle-même à un monde où l’homme n’est pas un loup pour l’homme et au commerce quand celui-ci est solidaire et équitable.

3.2 Retrouvailles, rencontres

Les participants iront à la rencontre des retournés de Ceuta et Melilla ainsi que des jeunes en tant que candidats potentiels au départ et leurs familles, dont des mères. La visite de certains villages et de quartiers dont les migrants sont originaires devra enrichir les débats.

3.3 Echanges et débats

En plénière et dans les travaux de groupe, les participants seront invités à explorer et proposer en fonction de leurs connaissances, compétences et champs d’expérience, des idées et des actions concrètes qui, à court et moyen termes, peuvent réhabiliter les migrants dans leurs droits, leur garantir du travail et une vie digne de ce nom. Il s’agit plus particulièrement d’explorer avec eux des perspectives favorables à leur participation à la transformation de leurs pays (villes et villages) de telle sorte que partir ne soit plus pour eux ni la seule alternative, ni une interdiction.

3.4 Manifestations culturelles

La culture et la créativité joueront un rôle central dans MIGRANCES 2007. Les artistes et les intellectuels s’investiront à fond auprès des migrants et des jeunes qui ont besoin d’eux, à la fois comme voix, source d’inspiration et catalyseur dans les orientations à explorer.

3.4.1 Ecrire le départ et le retour forcé

Des écrits sur l’exil et le retour forcé au pays d’origine donneront lieu à un mini salon où auteurs et auteurs en herbe animeront des débats.

3.4.2 Création et expositions

Les artistes plasticiens qui accompagneront les retournés exposeront avec eux des œuvres et associeront d’autres créateurs à l’exploration de nouvelles pistes et opportunités. Il en sera de même dans le domaine du théâtre participatif qui a donné lieu à une production que les retournés de Ceuta ont présenté à plusieurs reprises lors du Forum social polycentrique de Bamako, en janvier 2006.

3.4.3 Concerts

Des concerts de solidarité seront organisés dans les quartiers et les villages avec des artistes qui, en Afrique, en Europe et dans le monde s’élèvent contre les injustices et les humiliations dont celles subies par les migrants.

3.4.4 Cinéma militant

Les retournés de Ceuta et Melilla qui sont impliqués dans la réhabilitation de l’une des rares salles de cinéma n’ayant pas été privatisées feront de ce lieu, un espace de projection de films et de documentaires ainsi que de dialogue sur leur propre situation.

IV . L’ORGANISATION DE MIGRANCES 2007

MIGRANCES est une initiative du Forum pour un Autre Mali (FORAM) qui prolonge et consolide les actions auxquelles le mouvement s’attèlent auprès des expulsés de Ceuta et Melilla. Le FORAM est composé de :

- L’Initiative des Artistes et Intellectuels Africains pour l’Ethique et l’Esthétique,

- L’Ong Aide au Développement de la Médecine Traditionnelle,

- L’association NKO,

- L’Ong GUAMINA,

- le Groupe EUREKA,

- l’Association YEELEN,

- l’Association NYELENI,

- l’Association RETOUR-TRAVAIL-DIGNITE

- l’Association ROUTES DU SUD

MIGRANCES 2007 sera organisée en partenariat avec d’autres réseaux africains et européens dont la liste est en train d’être finalisée. Toutes les organisations qui souhaitent y participer sont inviter à se manifester (adresse : djenneart@afribone.net.ml).

En France, un comité d’organisation composé d’intellectuels, d’artistes et représentants d’associations sera mis en place

INFOS :

Fête de l’Humanité

14 . 15 . 16 SEPTEMBRE 2007

Sport et culture d’Afrique à la Fête

L’édition 2007 met nos voisins du Sud à l’honneur, à travers de nombreuses manifestations.

Des pépites d’Afrique plein les allées de la Fête. Afin de mettre en cohérence le partenariat noué entre l’Humanité et l’Unicef, un hommage appuyé sera rendu à la culture africaine. Vendredi, Johnny Clegg donnera le coup d’envoi de ces trois jours de fête africaine, vendredi, dès 17 h 45, sur la grande scène. Une musique engagée qui accompagnera les visiteurs dans leur découverte du continent du Sud. Première étape, incontournable, l’exposition centrale, « Afrique(s), artistes et créateurs d’aujourd’hui ». Elle réunira Mohamed Amri, Kisito Assangni, Berry Bickle, Joe Big-Big, Stéphane Boni-Seka, Diagne Chanel, Soly Cisse, Charly D’Almeida, Calvin Dondo, Ndoye Douts, Ernest Dükü, Denis Martinez, Myriam Mihindou, Mohand, Rachid Nacib, Afi Nayo, Ojeikere, Fiona Pole, Malick Sidibe, Ali Silem, Tchif, Wissem et Najeh Zarbout. Un partenariat poursuivra ce travail d’ouverture à la création africaine, avec « Migrances 2007 », festival se tenant à Bamako, au Mali, sous l’impulsion d’Aminata Traoré, du 29 septembre au 6 octobre 2007. Cette année, il traitera de la question de l’immigration et des expulsions : un charter « symbolique » de 101 artistes et intellectuels partira vers Bamako le 29 septembre. Une partie d’entre eux seront d’ailleurs présents au village du livre, pour présenter leurs oeuvres.

Coupe du monde de rugby oblige, la Fête déclinera aussi son intérêt pour l’Afrique en développant des thèmes sportifs. Dans le cadre d’un tournoi international des moins de 15 ans qui se déroulera à l’espace sports, cinquante jeunes Sud-Africains feront le déplacement, hébergés par l’AS Bobigny.

Sujets politiques et sociétaux ne seront pas absents de la réflexion. Ainsi le village du monde accueille, dimanche à partir de 16 heures, un débat qui portera sur le développement des pays africains, et du lien avec les pays développés. Et comment passer à côté, surtout en présence du chanteur Johnny Clegg, d’une exposition sur l’apartheid, qui prendra place au stand de la FSGT, au sein de l’espace sports ?

Grégory Marin

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Forum pour l’Autre Mali

MIGRANCES est une initiative du Forum pour un Autre Mali (FORAM).

www.autremali.org

Migrance 2007

| Cinéma | Concert | Conférence-débat | Exposition | immigration | Littérature | Mali | Théatre

Forum de l'article :

reaction

Cet aticle est carrément génial.Bravo à à son écrivain.Je repasserai sous peu. Cordelia de alarme maison sans fil

credit - francois.vinsonneau@laposte.net
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reac

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