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L'identité:

La construction identitaire
Les stratégies identitaires

« … le discours des historiens et des anthropologues semble s'articuler difficilement à celui des psychologues, ou des romanciers : Les premiers ont beau montrer le caractère construit, imaginaire ou stratégique des communautés –nationales ou ethniques – et des identités, les seconds considèrent comme un postulat l'existence de certaines caractéristiques humaines, telles que le besoin de se situer dans une filiation et dans un continuum temporel, de s'identifier à un nous par rapport à un eux. »
Isabelle Taboada Leonetti.

 

Les identités :

Lipiansky (1992) propose que l'identité du sujet peut être définie comme s'articulant autour d'une distinction entre identité du moi et identité du soi : « Le soi est l'aspect spécifiquement autoperceptuel. Cet aspect contient trois niveaux: la perception de soi, qui est l'ensemble des perceptions primaires brutes : le concept de soi, qui est l'ensemble des représentations de soi et le sentiment de soi, qui est la dimension affective. L'identité du moi renvoie aux fonctions cognitives actives et adaptatives, tournées vers la réalité. 93 » Ainsi, si l'identité est un processus cognitif et affectif par lequel le sujet se conçoit et se perçoit, elle est aussi la structure psychique qui résulte de ce processus . « C'est avec cette structure interne que le sujet va appréhender non seulement sa propre personne, mais également le monde qui l'entoure. 94 »

Ainsi, l'identité est d'abord un système dynamique à la fois processus et structure qui bien qu'en construction permanente demeure une organisation stable. Interne au sujet, elle est également en interaction avec l'extérieur : « Le soi représente le pôle complètement interne. Le moi est tourné vers la réalité extérieure et au moyen de ses fonctions actives et adaptatives, il permet au sujet de s'accommoder à son environnement. 95 »

Nous retrouvons la corrélation établie par Camilleri entre « le soi idéal » (ontologique) et « l'identité réelle » (pragmatisme en prise avec la réalité) sur laquelle nous reviendrons pour expliquer les stratégies identitaires. Les dimensions sociales (l'environnement, l'extérieur) et individuelles (interne au sujet) de l'identité s'interpénètrent donc intimement.

En nous appuyant sur les travaux de différents auteurs, nous distinguerons ici trois « types » d'identités 96 qui sont en étroite interaction et qui constituent « l'identité » d'un sujet, comme nous la définissons dans sa globalité :

- L'identité personnelle, « subjective », qui renvoie le sujet à ce qu'il a d'unique, à son individualité. « Elle englobe des notions comme la conscience de soi et la représentation de soi. » Codol 97 estime qu'il ne s'agit en fait que d'une « appréhension cognitive de soi ». Elle englobe trois caractères qui vont ensemble : « constance, unité, reconnaissance du même. » Il ne s'agit cependant pas d'une constance mécanique et d'une analogie réifiée, ni de l'adhésion stricte à un contenu invariant et figé mais d'une « constance dialectique 98 » et dynamique impliquant le changement dans la continuité, dans une dynamique d'aménagement permanent des divergences et des oppositions.

- L'identité sociale, plus « objective » qui englobe tout ce qui permet d'identifier le sujet de l'extérieur et qui se réfère aux statuts que le sujet partage avec les autres membres de ses différents groupes d'appartenance (sexe, age, métier, ...). L'identité sociale comprend les attributs catégoriels et statutaires qui se réfèrent à des catégories sociales où se rangent les individus (groupes, sous-groupes : « jeune », « étudiant », « femme », « cadre », « père »…). C'est souvent une identité « prescrite » ou assignée, dans la mesure ou l'individu n'en fixe pas, ou pas totalement, les caractéristiques. Cette identité sociale situe l'individu à l'articulation entre le sociologique et le psychologique. Elle envisage, comme le souligne Tajfel, le rôle joué par la catégorisation sociale qui selon lui « comprend les processus psychologiques qui tendent à ordonner l'environnement en termes de catégories : Groupes de personnes, d'objets, d'évènements […] en tant qu'ils sont équivalents les uns aux autres pour l'action, les intentions ou les attitudes d'un individu. 99 »

La théorie de l'identité sociale :

1/ Les individus tentent d'accéder à (ou de maintenir) une identité sociale positive.
2/ L'identité sociale positive est basée, pour une large part, sur les comparaisons favorables qui peuvent être faîtes entre le groupe d'appartenance et certains autres groupes pertinents. Le groupe doit être perçu comme positivement différencié ou distinct des autres groupes pertinents.
3/ Lorsque l'identité sociale est insatisfaisante, les individus tentent soit de quitter leur groupe pour rejoindre un groupe plus positif, et/ou de rendre leur groupe distinct dans un sens positif.

D'après Tajfel, H. & Turner J.C., The social identity of intergroup behaviour in S. Worchel & W.G. Austin (Eds), Psychology of intergroup relations , Nelson-Hall, 1986.

- L'identité culturelle, qui regroupe tout ce qui est commun avec les autres membres du groupe, telles les règles, les normes et les valeurs que le sujet partage avec sa communauté. On peut également parler de l'identité interculturelle dans les cas de contacts entre cultures différentes (donnant lieux à des processus d'enculturation et d'acculturation), identité qui comme le soulignent Z. Guerraoui et B. Troadec 100 est alors « organisée autour d'une pluralité de systèmes autonomes les uns par rapport aux autres mais dépendants du contexte dans lequel ils s'actualisent. » L'identité culturelle renvoie donc aux descripteurs identitaires liés aux valeurs et aux codes auxquelles tiennent ou que revendiquent les individus, aux représentations sur ce que sont et doivent être les choses, et donc plus globalement à la question du sens.

L'appartenance à une culture se traduit ainsi par l'adhésion aux normes et valeurs de cette culture. Selon Zavalloni 101 les valeurs sont le point de rencontre entre l'individu et la société, l'une des caractéristiques primordiales de l'identité étant qu'elle possède un noyau central de valeurs difficilement amovibles qui sont la liaison essentielle entre l'individu, sa culture et ses différents groupes d'appartenance.

La construction identitaire
Les stratégies identitaires

Notes:

93 Y.R. Leanza, M. Lavalee, Enfants de migrants: L'apparente double appartenance , Université de Laval, Québec, Canada. (Non publié)
94 idem.
95 idem .

96 Zohra Guerraoui et Bertrand Troadec, Psychologie interculturelle , Armand Colin, Paris, 2000.
97 Codol J-P., Une approche cognitive du sentiment d'identité , in Information sur les sciences sociales , SAGE, Londres et Beverly Hills, 20,1, 111-136.
98 Hanna Malewska-Peyre, L'identité comme stratégie , in Pluralité des cultures et dynamiques identitaires,
Hommage à Carmel Camilleri , J. Costa-Lascoux, M-A Hily et G. Vermès (sous la dir. de), l'Harmattan, 2001.
99 Tajfel H., Bilig M., Bundy R.P., Flament C., Social catégorisation and intergroup behavbiour , European Journal of Social Psychology , 1, 149-178 cité et traduit par Geneviève Vinsonneau, Inégalités sociales et procédés identitaires , Armand colin, Paris, 1999.
100 Zohra Guerraoui, Bertrand Troadec, op. cité, 2000.
101 M. Zavalloni, Values , in H. Triandis and J. Berry (Eds.), Handbook of cross-cultural psychology , Allyn &
Bacon, 1980.

Bibliographie

 


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